Pablo Heras-Casado dirige Anima Eterna

La curiosité : c’est ce qui a amené le chef d’orchestre international de premier plan Pablo Heras-Casado et Anima Eterna Brugge à se rencontrer pour une collaboration particulièrement intéressante, sur le long terme. Les symphonies de Bruckner, territoire inexploré par les deux partenaires, constituent un défi de rêve. Pouvons-nous démolir les grandes « cathédrales sonores » de Bruckner, pierre par pierre, et les reconstruire au son des instruments historiques? Pouvons-nous faire « parler » à nouveau la musique de Bruckner dans le langage musical qu’il parlait lui-même? 

« Plus nous nous aventurons hors de notre zone de confort, mieux c’est. Ensemble, ouvrons nos oreilles avec ce projet. C’est certainement une aventure et une gageure, véritablement révolutionnaire. C’est parti! » – Pablo Heras-Casado, lors de la première rencontre avec les musiciens d’Anima.

Les chercheurs-musiciens d’Anima Eterna ont apporté de nouvelles idées, cherché des instruments jouables et adaptés, et ont fait des recherches sur les différentes techniques de jeu de l’époque de Bruckner. Pablo Heras-Casado transforme tout cela en une expérimentation artistique passionnée. Le résultat pourra être entendu lors d’une vaste tournée européenne qui débutera en août et se terminera en septembre au Concertgebouw Brugge.

« Bruckner a créé un monde totalement nouveau, mais il l’a fait avec des matériaux anciens. Il avait confiance dans le fait que les musiciens de son époque reconnaîtraient cette ancienne façon de parler et donneraient la bonne direction à ses lignes. » – Pablo Heras-Casado

Comment sonnera exactement ce « nouveau » Bruckner ? Cela sera sans contexte très différent de ce que nous avons entendu jusqu’à présent. Enrichi d’un ensemble de quatre magnifiques Wagnertuben historiques, par exemple, trouvés après de longue recherche par la firme Alexander à Mayence. L’historique trompette à pistons en fa : instrument subtil, loin du muscle classique de la section des cuivres de Bruckner. L’emplacement des bois dans l’orchestre mis en vedette, afin que l’on puisse faire entendre toutes les nuances et finesses de la partition de Bruckner. Et enfin au jeu transparent et « parlant » des cordes : le mérite de la chef d’orchestre Helena Druwé.