Q&R avec Midori Seiler et Kai Köpp

Robert & Clara Schumann

Après une première collaboration avec l’orchestre en 2021, la violoniste Midori Seiler et le spécialiste Kai Köpp unissent à nouveau leurs forces pour incorporer le passé. Le point de départ de leur projet est constitué par des enregistrements historiques réalisés par les élèves de Clara Schumann et de Joseph Joachim. En écoutant ces vieux enregistrements aujourd’hui, on n’en croit pas ses oreilles. Des tempos flottants, des rythmes qui s’envolent, des intonations fluides… ! On dirait de la musique pop ! À travers ces disques anciens, peut-on faire revivre le savoir-faire de l’époque ? Pour Midori et Kaï, la musique de Clara Schumann est le test idéal. Le concert du dimanche 8 octobre au Concertgebouw Brugge est l’étape finale d’un voyage plein de recherches artistiques, de questions et d’imagination.

Quelles sont les principales questions que vous vous posez dans le cadre de ce projet ?

Köpp : Je me suis toujours demandé comment nos collègues musiciens d’il y a plusieurs siècles auraient compris les partitions que nous jouons encore aujourd’hui et comment ils auraient transformé leurs partitions en interprétations. Pour ce programme, la question principale est la suivante : « Comment Clara Schumann aurait-elle joué les pièces composées ou interprétées pour la première fois par elle – ou qui lui ont été dédiées – dans un contexte particulier ?

Une réponse est-elle déjà en vue ?

Seiler : Nous avons de la chance : le passé est toujours vivant. Il existe un enregistrement historique de 1928 du concerto pour piano de Robert Schumann, joué par Fanny Davis, qui était une élève de Clara Schumann. Ce concerto a été interprété pour la première fois par Clara, de sorte que nous pouvons pratiquement entendre son « école » grâce à cet enregistrement. Nous utiliserons ce trésor pour notre préparation.

Köpp : En analysant pas à pas cet enregistrement ancien, les musiciens obtiennent une perspective interne sur une interprétation authentique, que nous appliquerons à une interprétation du répertoire romantique véritablement informée sur le plan historique. Cette interprétation sera beaucoup plus proche du style et de l’esthétique du XIXe siècle que tout ce que nous avons entendu jusqu’à présent.

Les musiciens d’Anima Eterna se prêtent-ils bien à cette méthode d’interprétation ?

Köpp : L’expérience des musiciens dans le répertoire classique et romantique ainsi que leur curiosité pour « jouer avec l’histoire » constituent l’environnement idéal pour interpréter le répertoire du XIXe siècle à un niveau stylistique nouveau.

Seiler : Ces formidables musiciens ont l’esprit d’une cohérence inconditionnelle sur scène, la capacité de se développer et la curiosité pour l’inhabituel. J’adore travailler avec Anima.

Envie de voir Anima Eterna et Midori Seiler à l’œuvre en direct ? Venez à un des concerts de l’Atelier Anima du 25 au 29 septembre et à Robert & Clara Schumann le 8 octobre au Concertgebouw de Bruges.