Musique viennoise et italienne avec Giovanni Antonini

Le concert à Concertgebouw Brugge est sans public et diffusé le 2 Avril 2021 sur Podium 19 & VRT NU (uniquement disponible en Flandre).

Est-ce étrange d’associer la musique italienne à la musique viennoise ? À l’époque où Beethoven et Schubert habitaient Vienne, cela ne l’était en tout cas pas : Rossini était dans cette ville un compositeur de musique d’opéra porté aux nues, et les maîtres viennois fréquentaient assidument l’opéra. Schubert composa même des ouvertures dans le « style italien », faisant alors ainsi clairement référence à Rossini.

L’Ouverture de l’opéra L’Italienne à Alger est l’une des plus espiègle, tout au moins dans la version originale présentée ici. Elle comprend une trouvaille originale : une mélodie jouée à l’unisson par un basson et un ottavino (piccolo) – trois octaves plus haut ! – (dans la version originale toutefois, car plus tard, on a pensé qu’il s’agissait d’une erreur et l’on a fait jouer la partie d’ottavino par une flûte – défense de plaisanter !). La Symphonie de Schubert est en do mineur. Du temps de Schubert, do mineur était selon Schubart une tonalité qui avait comme caractéristique d’une « déclaration d’amour et en même temps plainte de l’amour malheureux ». Est-ce la raison pour laquelle, dans sa partition autographe, Schubert a rajouté l’indication « tragique » ? Dans le quatrième mouvement, on est toutefois confronté à une action plus rossinienne. Entre Rossini et Schubert, nous avons choisi de faire entendre la Deuxième symphonie de Beethoven – considérée par Berlioz comme un chef d’œuvre -, symphonie émaillée d’un éternel sourire. Beethoven peut-il donc être joyeux ? Certainement !

Cela fera-t-il donc une Italienne à Alger et un Italien à Bruges ? Tout à fait, cet Italien possède et comprend l’anima eterna !

Jos van Immerseel

Traduction par Clémence Comte

 

*Avec l’aide financière de Tax Shelter Podiumkunsten.