Génial ou gênant ?
De Joseph Haydn se dégageait une immense richesse : force de création, grâce, joie, santé, humour, bon goût, esprit puissant, grand cœur, calme et vitalité, originalité, intelligence aiguisée, liberté, profondeur, clarté, connaissance, expérience. C’est tout au moins ce qu’a écrit Ferdinand Hiller à son propos en 1877, même si la plupart des critiques de l’époque de Haydn le trouvaient puéril, simpliste et vide. Au bout du compte, qui a raison ?
Chacun sera libre de se forger sa propre opinion lors du concert d’Anima Eterna du 23 juin prochain au Concertgebouw de Bruges. Seront alors joués la Sinfonie n°103 et le Concerto pour clavier en Ré majeur, deux échantillons de cette richesse de Haydn. La Sinfonie a été composée dans la tonalité sérieuse de Mi bémol majeur, mais nous sommes constamment surpris par les « con spirito » ou « piu testo Allegretto » demandés, car pour Haydn tout sérieux va de pair avec un regard ouvert et une bonne dose de positivisme. Cette Sinfonie est surnommée « roulement de timbale ». Est-elle sérieuse ou espiègle ?
L’atmosphère est chantante et virtuose dans le si apprécié Concerto pour clavier en Ré majeur. Il sera interprété par Lucas Blondeel, musicien flamand professeur à Berlin. Il jouera une superbe copie d’un piano d’Anton Walter de Christopher Clarke. Anton Walter était fournisseur et accordeur à la cour du Comte Esterhazy – l’employeur de Haydn s’il on peut dire. Nous serons donc en terrain familier. Avec son premier mouvement pétillant et perlé, un magnifique deuxième mouvement chantant et un écumant Rondo all’Ungarese, cette œuvre peut être considérée comme un bijou parmi les concertos pour clavier.
Jos van Immerseel
Traduction par C. Comte
Expérimenter
L’expérimentation de la configuration de l’orchestre donne des résultats inattendus et intéressants. Si vous regardez de près les photos de notre répétition, vous verrez que les violons, les altos, les violoncelles et les basses sont tous mélangés. Les vents à l’avant sont également divisés et non-organisés par famille d’instruments. À l’époque de Haydn, l’organisation de l’orchestre telle que nous la connaissons aujourd’hui n’était pas du tout fixe.
Nostalgie
En 2009, le public de Flagey à Bruxelles était submergé par le son du piano d’Anton Walter de Christopher Clarke. Dans les archives de VRT (Radio Télévision Flamande) nous avons trouvé ce clip: « Rondo all’Ungarese » du Concerto pour clavier en Ré majeur.
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